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Mettons fin à la violence à l’école

Passez à l’action pour rendre les écoles plus sûres!

Parce que les élèves et le personnel de l’éducation ont le droit d’être en sécurité à l’école!

Quatre-vingt-six pour cent (86 %) des Canadiennes et Canadiens s’inquiètent de l’augmentation de la violence à l’école. (Abacus Data, janvier 2024).

La sécurité à l’école est l’affaire de tous et toutes, et elle exige une action coordonnée de toute urgence.


Une réalité qu’on ne peut ignorer

Chaque enfant a droit à un milieu d’apprentissage sûr et bienveillant. Chaque parent devrait se sentir en confiance à l’idée que l’école protégera et soutiendra son enfant. Et chaque membre du personnel de l’éducation a droit à un lieu de travail où ni la peur ni la violence n’ont leur place.

On assiste pourtant à une montée de la violence dans les écoles du Canada, et la situation va en s’aggravant. Le corps enseignant et les autres travailleurs et travailleuses de l’éducation tirent la sonnette d’alarme : les agressions physiques et verbales sont plus fréquentes, plus graves, et touchent plus de gens. Qu’il s’agisse d’élèves qui agressent des membres du personnel ou des camarades de classe, ou de parents qui s’en prennent au personnel, il faut agir pour remédier à cette situation qui n’a que trop duré et qui empire.

Les écoles au Canada, qui devraient être un lieu d’apprentissage et d’épanouissement, sont de moins en moins sûres. Loin de relever simplement du milieu de travail, ce problème prend l’ampleur d’une crise publique qui touche toutes les familles et les communautés. Quand la violence compromet l’apprentissage, les conséquences se répercutent sur l’avenir des élèves, le bien-être du personnel, la vitalité de notre éducation publique et le futur de nos communautés. La sécurité à l’école est l’affaire de tous et toutes, et elle exige une action coordonnée de toute urgence.

Les chiffres à l’appui du témoignage ci-contre et de ce que nous dénonçons sont éloquents et donnent froid dans le dos.

« Les agressions sont un réel problème à mon école. On voit des comportements extrêmes parmi nos plus jeunes élèves, qui font des crises, frappent, donnent des coups de pied, mordent et crachent. Il arrive que ce soit des élèves ayant des besoins particuliers, mais ce n’est pas toujours le cas. Ces comportements visent non seulement le personnel, mais aussi d’autres élèves. »
Membre du corps enseignant de niveau élémentaire siégeant au Comité consultatif de l’éducation autochtone de la CTF/FCE [traduction libre]

Les faits

  • 41 % des membres du personnel de l’éducation ne sont pas d’accord avec l’affirmation selon laquelle leur milieu de travail est sécuritaire.
    (Enquête Parachute, automne 2024, 4 771 personnes répondantes) 
  • 55 % des membres du personnel de l’éducation ont déclaré avoir été victimes de violence ou d’agression au travail au cours des 12 derniers mois. (Enquête Parachute, automne 2024, 4 771 personnes répondantes) 
  • 86 % des Canadiennes et Canadiens s’inquiètent de l’augmentation de la violence à l’école. (Sondage d’Abacus Data, janvier 2024, 2 000 personnes répondantes)
  • 87 % des Canadiennes et Canadiens estiment que les enseignantes et enseignants et les autres membres du personnel de l’éducation devraient avoir le droit d’intervenir physiquement lorsqu’un élève use de violence physique à l’endroit d’une autre personne. (Sondage d’Abacus Data, janvier 2024, 2 000 personnes répondantes)
  • Selon le Baromètre international de la santé et du bien-être du personnel de l’éducation, le Canada et le Québec (considérés séparément dans le sondage) se sont respectivement classés aux 1er et 2e rangs pour le nombre de membres du personnel enseignant ayant été victimes ou témoins de violence verbale au travail. (Baromètre international de la santé et du bien-être du personnel de l’éducation, édition 2023, sondage auquel ont répondu 26 281 personnes d’une dizaine de pays)

Les causes sous-jacentes

  • Sous-financement chronique
  • Enseignantes et enseignants et autres membres du personnel de l’éducation qualifiés en nombre insuffisant
  • Effectif et complexité des classes
  • Insuffisance des mesures de soutien à la santé mentale des élèves
  • Insécurité alimentaire et incertitude économique
  • Fait que les signalements des cas de violence à l’école ne sont pas systématiques et que la reddition de comptes est limitée
  • Manque de dispositions législatives qui permettent aux membres du personnel de l’éducation d’intervenir — dans la mesure du raisonnable — en cas de violence. 

« Ce qu’on a découvert a été un réel choc pour nous et pour le grand public, mais probablement pas pour les membres du personnel enseignant : le taux de violence est très élevé, le taux de harcèlement l’est tout autant, et 54 % des personnes qui ont répondu à notre sondage ont déclaré avoir été victimes de violence. Les données montrent clairement que la situation s’aggrave. Bien sûr, en tant que criminologue, quand j’entends parler de hausse des taux, j’ai tendance à penser que c’est dû à une augmentation du nombre de signalements ou à une exagération des médias. Mais dans ce cas-ci, il semble que l’augmentation soit réelle et qu’elle se poursuive à un rythme effréné. »
Chris Bruckert, Ph. D., professeure de criminologie et directrice du Département de criminologie de l’Université d’Ottawa, parle de la violence à l’école [traduction libre]

Ce que demande la CTF/FCE

Une modification du Code criminel en faveur de la sécurité dans les écoles

La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE) exhorte le gouvernement du Canada et le ministre de la Justice et procureur général à faire adopter une disposition modifiant le Code criminel pour garantir la sécurité à l’école. Consultez notre document d’information à ce sujet.

La modification d’une disposition du Code criminel en faveur de la sécurité dans les écoles autoriserait expressément les membres du personnel de l’éducation à intervenir de manière responsable et dans la mesure du raisonnable en cas de violence — qu’il s’agisse de mettre fin à une bagarre, d’empêcher un ou une élève de se faire du mal ou de faire du mal aux autres, ou encore de se protéger ou de protéger autrui — sans s’exposer à des mesures disciplinaires ou à des poursuites judiciaires. Nous confions chaque jour aux enseignantes et enseignants et aux travailleurs et travailleuses de l’éducation le soin de veiller au bien-être et à l’épanouissement de nos enfants. Remettons-nous-en aussi à leur jugement pour assurer la sécurité en classe et à l’école.  

Mais cette question ne relève pas que de l’échelon fédéral, elle concerne aussi les provinces et les territoires. La violence à l’école requiert une action coordonnée à tous les échelons du gouvernement.

Voici comment vous pouvez participer :

  • Adressez une lettre à votre député ou députée pour lui demander instamment de soutenir la modification du Code criminel en faveur de la sécurité dans les écoles;
  • Faites savoir au premier ou à la première ministre de votre province ou territoire, ou à votre ministre de l’Éducation que c’est une priorité absolue.

Vous pouvez également : 

  1. diffuser cette page Web dans vos réseaux, médias sociaux et bulletins de nouvelles, ainsi qu’avec vos collègues pour sensibiliser davantage de gens; 
  2. vous exprimer. Parlez-en à votre conseil scolaire, aux surintendantes ou surintendants scolaires (ou leurs équivalents), à vos représentantes ou représentants au parlement ou à l’assemblée législative ou nationale de votre province ou territoire. Insistez sur l’urgence de réduire le nombre d’élèves par classe et d’avoir plus de soutien personnalisé pour aider à prévenir la violence;
  3. si vous travaillez dans l’éducation, signaler tous les cas de violence. Nous savons que la procédure peut être longue et frustrante, mais il est difficile sans cela de mesurer l’ampleur réelle de la crise. Chaque signalement permet de recueillir les données nécessaires pour exiger un changement systémique et ainsi protéger les membres de nos communautés scolaires.

Pour en finir avec les mythes

Est-ce que cela signifie que la CTF/FCE est en faveur du châtiment corporel?

Non. La CTF/FCE, qui s’opposait depuis longtemps déjà à de tels châtiments, a adopté le principe directeur suivant en 1989 : « La CTF/FCE s’oppose à l’usage du châtiment corporel. » La direction de la CTF/FCE comprend autant des parents que des membres du corps enseignant et tout le monde à la Fédération estime que le châtiment corporel constitue un abus qui n’a pas sa place dans une société moderne.

Mais l’éducation n’est-elle pas une responsabilité provinciale et territoriale?

Oui. La CTF/FCE soutient le travail de ses organisations membres et associées, qui sont des organisations syndicales provinciales et territoriales, et reconnaît leur compétence de première ligne en ce qui a trait à l’éducation de la maternelle à la 12e année au Canada. Toutefois, la violence à l’école est un problème qui ne se limite pas à une province ou un territoire, et c’est donc l’ensemble des communautés et des échelons de gouvernement qui doivent s’y attaquer. En tant qu’organisation pancanadienne, nous avons trouvé un moyen pour que le gouvernement fédéral s’attèle à la tâche : il doit modifier le Code criminel en faveur de la sécurité dans les écoles.

Cela ne contrevient-il pas à l’appel à l’action de la Commission de vérité et réconciliation qui demande l’abrogation de l’article 43 du Code criminel?

Non. La CTF/FCE soutient sans réserve les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, y compris l’appel no 6, qui demande l’abrogation de l’article 43 du Code criminel. Elle y voit un geste significatif de réconciliation avec les peuples autochtones. Le Comité consultatif de l’éducation autochtone de la CTF/FCE — qui est composé de membres autochtones du personnel de l’éducation et qui fait des recommandations au Bureau de direction de la Fédération — a orienté l’action politique de la CTF/FCE dans ce dossier et a clairement souligné la nécessité de disposer de mécanismes pour protéger les membres du personnel de l’éducation. Découvrez ce que les membres de ce Comité consultatif ont à dire sur la question dans cet épisode du balado ABSENCES — Besoins insatisfaits des élèves : un problème systémique.

Passez à l’action

Pour en savoir plus

Pour en savoir davantage sur l’historique de la violence dans les écoles, les récentes études menées sur celle-ci, ses causes, ses liens avec l’exode de la profession enseignante et plus encore, allez de ce pas écouter le premier épisode de notre nouvelle série balado ABSENCES.

Pour en savoir davantage sur la violence dans les écoles, les solutions possibles, l’action politique que la CTF/FCE mène pour aider à contrer ce problème et plus encore, allez écouter l’épisode 2 de notre nouvelle série balado ABSENCES.

Ressources

Document d’information de la CTF/FCE en faveur de la sécurité dans les écoles

À venir!

De la tension à la croissance : Mieux gérer les conflits

À venir!

Document d’orientation d’OSSTF/FEESO

En savoir plus

Résultats de sondage sur la violence à l’école

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