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Un retour sécuritaire et durable dans les écoles publiques financées par l’État

| Éducation publique, Ressources financières et autres

Ottawa – La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE), la voix nationale de plus de 300 000 enseignantes et enseignants dans l’ensemble des provinces et des territoires, croit en un Canada où tous les enfants ont un accès équitable à une éducation publique de qualité, financée par l’État. Aussi demande-t-elle instamment à toutes les instances du pays de travailler ensemble pour que la réouverture des écoles se fasse de manière sécuritaire et durable. Il faudrait pour cela une stratégie à long terme qui aille au-delà de septembre. Au lieu de nous dépêcher de rouvrir les écoles sans plans solides, en retardant la rentrée scolaire ou en l’échelonnant, nous donnerions au personnel enseignant et autre le temps de bien préparer les classes et les lieux communs. Cette solution serait nettement préférable à un faux départ. Malheureusement, les plans de réouverture des écoles proposés jusqu’à présent par les provinces et les territoires font fi de la prudence. Pendant des mois, les organisations de l’enseignement ont prié les gouvernements d’écouter les enseignantes et enseignants. Pourtant, sauf exception, ils ont fait la sourde oreille aux conseils de la profession et du secteur, réduisant au silence les membres du corps enseignant et nous laissant tous et toutes dans l’inquiétude. 

Après des mois d’efforts pour faire appliquer la distanciation physique, organiser le travail à domicile, créer des terrasses pour les restaurants et renforcer les protocoles de nettoyage, nous risquons de perdre tout le terrain gagné en rouvrant des écoles sans qu’elles soient sécuritaires. Il est illogique et complètement irresponsable d’accepter que des règles qui ont fait leur preuve dans un si grand nombre d’endroits, qui sont la raison pour laquelle le Canada est prêt aujourd’hui à permettre la réouverture, ne soient pas appliquées universellement dans les écoles publiques du pays. 

Pour que celles-ci fonctionnent en toute sécurité, il nous faut des normes nationales qui régissent l’utilisation des masques et de l’équipement de protection individuelle, la distanciation physique, le nettoyage et le dépistage, et que toutes les administrations du pays soient obligées d’appliquer. Et la seule façon de permettre l’application de ces normes est, d’une part, d’accroître les effectifs, des enseignants et enseignants aux chauffeurs et chauffeuses d’autobus en passant par le personnel de soutien et les concierges, et, d’autre part, de chercher d’autres lieux où donner les classes. Toutes ces mesures de protection exigent un financement adéquat et, jusqu’à présent, aucun gouvernement au Canada n’accepte d’en assumer la facture. Mais ignorer les conseils scientifiques pour ne pas avoir à investir dans des locaux supplémentaires, à engager plus de personnel et à réduire l’effectif des classes comme le voudrait la sécurité des élèves et du personnel est non seulement immoral, mais risque d’être aussi un mauvais calcul pour l’économie. Or, il serait possible d’assurer un retour sécuritaire et durable dans les écoles si nous étions prêts à y mettre le prix. 

Comme avec les garderies, pour soutenir l’activité économique, il est essentiel que la réouverture des écoles d’un océan à l’autre se fasse en toute sécurité et durablement. Il est plus important que jamais d’investir dans l’éducation publique. À l’heure actuelle, les provinces et les territoires se sont engagés à réserver un peu plus d’un milliard de dollars à la réouverture des écoles, ce qui ne suffit même pas à compenser les compressions des années précédentes. 

L’éducation occupe une place absolument centrale dans le redressement de l’économie canadienne : les parents, en particulier les mères, ne peuvent reprendre leur travail si leurs enfants ne retournent pas à l’école. La décision du gouvernement du Canada de proroger le parlement alors que les écoles rouvrent leurs portes dans tout le pays est décevante, surtout que le premier ministre a reconnu, après l’assermentation de la nouvelle ministre des Finances, « la responsabilité qu’ont les gouvernements des provinces et des territoires de veiller à ce que nos enfants soient en sécurité à l’école »[traduction libre] et a affirmé dans la foulée que « le gouvernement fédéral fera tout ce qu’il pourra pour les aider » [traduction libre].

Alors que le gouvernement travaille à définir son nouveau programme, nous prions le premier ministre d’y inclure des mesures pour aider à faire que les écoles restent ouvertes et sécuritaires tandis qu’à l’approche de l’automne et de l’hiver se dresse le spectre d’une deuxième vague d’infections. 

En tant qu’enseignantes et enseignants, tout ce que nous voulons est de retourner auprès de nos élèves et de reprendre au plus vite l’enseignement en personne au mieux de nos capacités pour que les enfants et les jeunes reçoivent la meilleure éducation publique financée par l’État possible. 

Tout simplement, nous disons que le retour dans les écoles doit se faire de manière sécuritaire, à partir de septembre jusqu’en juin. Sans cette sécurité, l’échec probable de toute tentative aura des conséquences pour l’ensemble du pays.

Si nous faisons que les écoles restent des lieux d’apprentissage privilégiés et protégés, l’année scolaire 2020-2021 pourrait devenir une source de fierté pour tout le monde. Toutefois, si, par souci d’économie, nous ne mettons pas en place les mesures de santé et de sécurité nécessaires, l’échec qui en résultera fera sentir ses effets bien au-delà de la salle de classe.  

Lien connexe : Un retour sécuritaire et durable dans les écoles publiques financées par l’État 

Document d’information de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants

La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants

Fondée en 1920, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants est la voix nationale de la profession enseignante. Alliance nationale d’organisations provinciales et territoriales de l’enseignement, elle représente plus de 300 000 enseignantes et enseignants des écoles élémentaires et secondaires au Canada. 

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Andrew King
Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants
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