Espace membres

Lettre au premier ministre du Canada à propos du projet de loi 2 du gouvernement de l’Alberta 

| Action politique, Democratie, Droits des travailleurs et travailleuses, Éducation publique, Solidarité

Déclaration du président de la CTF/FCE

La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE) demande au premier ministre du Canada de porter attention au recours honteux et abusif du gouvernement de l’Alberta à la disposition de dérogation pour forcer le retour au travail des enseignantes et enseignants en grève par la voie du projet de loi 2.

Au nom des plus de 370 000 enseignantes et enseignants et autres membres du personnel de l’éducation qu’elle représente, la CTF/FCE condamne sans réserve la décision récente du gouvernement de l’Alberta de bafouer le droit de faire la grève et les autres droits démocratiques du personnel enseignant albertain. Cette décision contrevient à l’un des droits fondamentaux que la Charte garantit à l’ensemble des Canadiennes et Canadiens.

Cette décision, qui crée un triste précédent, vise clairement à altérer la relation entre un gouvernement provincial et le syndicat qui représente le personnel enseignant de la province. À dessein ou non, elle a aussi un effet sur tout le mouvement syndical au Canada. En adoptant cette loi, le gouvernement albertain a fait de son conflit avec l’Alberta Teachers’ Association (ATA) un conflit entre l’ensemble des travailleurs et travailleuses du Canada et leurs employeurs. Les organisations qui représentent les corps enseignants des autres provinces et des territoires vont publier, si elles ne l’ont pas déjà fait, des déclarations dans lesquelles elles condamnent haut et fort, comme nous le faisons, les procédés antidémocratiques du gouvernement albertain.

À long terme, le projet de loi 2 nuit aux élèves et aux familles. Il ignore le grave et urgent problème des classes trop nombreuses et complexes, et ne règle aucunement les autres problèmes pour lesquels l’ATA travaille à mettre de l’avant des solutions, comme le sous-financement chronique de l’éducation publique. Il lance aussi un message dangereux en permettant aux gouvernements d’amoindrir la qualité des services publics dont les Canadiennes et Canadiens sont fiers de bénéficier et qui font partie de notre identité nationale. Si ce genre de procédé politique devient acceptable, comment préserverons-nous les normes des systèmes de santé et d’éducation publics sur lesquels repose pourtant le choix d’élever une famille au Canada et d’appeler ce pays notre patrie.

La Charte canadienne des droits et libertés garantit la liberté fondamentale d’association et le droit de grève, deux piliers des relations du travail dans la démocratie canadienne. Au lieu de rendre facultatifs les droits et les libertés pour lesquels les Canadiennes et les Canadiens se sont si longtemps battus, il faut plutôt veiller à les renforcer, surtout en ces temps d’instabilité économique mondiale et d’incertitude.

Nous exhortons le gouvernement fédéral à examiner l’applicabilité de la disposition de dérogation quand des gouvernements des provinces ou des territoires s’en servent pour priver leurs citoyennes et citoyens de leurs droits fondamentaux. Oui, le Canada est une fédération où les provinces jouissent d’une certaine liberté d’action, mais il y a des limites à ce qui est acceptable. La violation de droits fondamentaux est et doit rester inacceptable. Nous prions instamment le premier ministre Mark Carney de protéger les droits et libertés dont tous les membres de la société canadienne sans exception méritent de jouir.

Clint Johnston, 
Président de la CTF/FCE 

La CTF/FCE

Fondée en 1920, la CTF/FCE est une alliance nationale d’organisations provinciales et territoriales de l’enseignement qui représentent plus de 370 000 membres du corps enseignant et autres travailleurs et travailleuses du secteur de l’éducation au Canada. Elle est également affiliée à l’Internationale de l’Éducation, qui compte plus de 33 millions de membres parmi le personnel de l’éducation de par le monde.

Contact avec les médias

Nika Quintao, directrice des Affaires publiques
Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE)
[email protected]   
Cell. : 613-688-4319

Accessibilité