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Briser les barrières : s’unir pour agir

| Santé mentale

Les personnes aux prises avec un trouble mental ou une maladie mentale se heurtent souvent aux barrières que sont la stigmatisation, la discrimination, l’incompréhension et la peur. Quand une personne trouve le courage de franchir ces barrières et de demander de l’aide, comment s’assurer qu’elle n’aura pas également à faire face à des barrières linguistiques? Voilà un des défis que tente de relever la Société Santé en français (SSF). Lors du Forum canadien sur l’éducation publique de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) qui a eu lieu à Montréal en juillet dernier, Caroline Vézina, directrice de la programmation de la SSF, a partagé quelques réflexions sur le sujet.

Au Canada, une personne sur cinq sera aux prises avec un trouble mental ou une maladie mentale au cours de sa vie. C’est donc dire qu’environ 200 000 francophones en région minoritaire auront à y faire face et seront, dans bien des cas, confrontés à des barrières linguistiques.

« Les barrières linguistiques ont des répercussions négatives sur l’accès aux services de santé et sur la satisfaction et l’expérience des patients. Elles entraînent aussi des disparités dans les soins reçus par les patients qui maîtrisent bien l’anglais et ceux reçus par les patients confrontés à des barrières linguistiques. »

– Caroline Vézina

Pour recevoir un traitement adéquat, il faut être compris et pouvoir comprendre. La communication s’avère donc l’outil le plus important dans ce contexte. « La langue joue un rôle déterminant dans l’expression du vécu de la personne et le rétablissement, précise Caroline Vézina. Les barrières linguistiques ont des répercussions négatives sur l’accès aux services de santé et sur la satisfaction et l’expérience des patients. Elles entraînent aussi des disparités dans les soins reçus par les patients qui maîtrisent bien l’anglais et ceux reçus par les patients confrontés à des barrières linguistiques. »

Pour contrer les difficultés que rencontrent les minorités francophones des quatre coins du pays, la SSF agit comme point de convergence pour les différents intervenants du secteur de la santé afin de favoriser le développement d’une offre active de services de santé en français : les responsables des politiques, les établissements de formation, les gestionnaires des services de santé, les professionnels et professionnelles de la santé et, bien entendu, les communautés elles-mêmes. Le but ultime est de créer un système de santé mentale adapté aux réalités linguistiques et culturelles des francophones de tout le pays.

Quatre orientations ont été retenues par la SSF et son réseau de membres. La première vise à sensibiliser les communautés francophones aux notions de santé mentale et aux enjeux qui en découlent en contexte minoritaire. La deuxième, le renforcement de la capacité communautaire, mise sur les compétences déjà présentes dans une communauté. La troisième souligne l’importance de la langue comme premier outil du processus de rétablissement pour les francophones en contexte minoritaire et la nécessité de reconnaître les pratiques innovatrices pour mieux outiller les partenaires et les professionnels et professionnelles de la santé afin qu’ils puissent offrir des services en santé mentale qui répondent aux besoins des francophones. La quatrième et dernière orientation vise à favoriser la recherche dans le domaine ainsi que le transfert et l’utilisation des connaissances.

En conclusion, il est important de mentionner des initiatives comme Écoles en santé, qui proposent aux élèves, au personnel de l’école et à la communauté d’agir ensemble dans le dossier de la santé mentale. Il s’agit d’un exemple de collaboration qui s’inscrit tout à fait dans la stratégie de la SSF et de son réseau.


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