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| Action politique, Développement international, Élection

[Traduction libre] « Ne doutez jamais qu’un petit groupe de citoyennes et citoyens engagés et résolus puisse changer le monde. En fait, c’est toujours ainsi que surviennent les changements. » Margaret Mead

Pour le simple observateur, ou même une personne d’expérience, les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies représentent un défi colossal. Au nombre de 17, ces objectifs, et la multitude de cibles qui les accompagnent, paraissent inatteignables quand on considère l’énormité de la tâche à accomplir. Déjà quatre ans ont passé depuis leur adoption et, souvent, les progrès semblent lents, voire inexistants. Un coup d’œil aux manchettes peut donner l’impression que le projet est irréalisable. Et puis il se passe quelque chose; quelque chose qui non seulement surprend, mais apporte une bouffée d’optimisme, et nous finissons par penser que peut-être nous y arriverons.

Les grèves pour le climat de Greta Thunberg ont capté l’attention du monde entier. En transformant en mouvement mondial sa frustration face à l’inaction politique, cette jeune Suédoise a inspiré des millions de personnes aux quatre coins du globe. Le fait qu’une jeune de 16 ans devienne le visage de la lutte contre les changements climatiques, le grand défi de notre époque, pendant que la plupart de nos dirigeantes et dirigeants politiques sont restés les bras croisés devrait nous envoyer à tous et à toutes un message clair. Le changement est là, à nos portes, et nous ferions mieux de nous joindre au mouvement. Mais, pour moi, il faut aller plus loin.

Qu’une jeune fille mène un mouvement d’une telle ampleur nous donne un bon exemple de tout ce qu’il est possible d’accomplir quand nous donnons une voix aux filles, quand nous leur apprenons à avoir confiance en elles et, surtout, quand nous leur offrons une éducation de qualité. Malheureusement, pour les femmes et les filles qui vivent dans les pays les plus pauvres de la planète, les effets du réchauffement climatique seront particulièrement dévastateurs. Cela dit, il est possible de changer cette situation en s’assurant qu’un plus grand nombre de filles reçoivent une éducation de qualité, et ces efforts doivent commencer ici, au Canada.

C’est pourquoi la FCE/CTF a fait de l’équité entre les genres un thème prioritaire de sa campagne « J’enseigne. Je vote. » en vue des élections fédérales de 2019. Nos études montrent clairement que, même au Canada, beaucoup de travail reste à faire pour atteindre l’équité entre les genres. À la FCE/CTF, nous travaillons à faire de l’équité une réalité durable, bien au-delà des élections.

La FCE/CTF a collaboré avec Plan International Canada au projet Les jeunes pour l’égalité des genres, un projet qui a rassemblé des jeunes de tout le pays pour créer la toute première Feuille de route des jeunes pour l’égalité des genres : Plan visant l’atteinte de l’Objectif de développement durable no 5 au Canada. Elle a aussi lancé le site Web FemLeadFém, qui offre des outils et des conseils aux personnes qui s’identifient comme femmes et qui désirent occuper un poste électif dans leur syndicat de l’enseignement.

En tant qu’organisation affiliée à l’Internationale de l’Éducation (IE), la FCE/CTF est consciente de tout le travail qu’implique l’atteinte de l’ODD no 4, qui vise à « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ». Sans lui, les ODD auraient été dépourvus des fondements nécessaires pour affronter l’avenir, et bon nombre auraient été carrément inatteignables.

D’après les Nations Unies, 131 millions de filles dans le monde ne sont pas scolarisées. Ce seul problème fait qu’il sera presque impossible de parvenir à l’équité entre les genres, d’éliminer la pauvreté et la faim, d’améliorer la santé ou de renverser les changements climatiques. Autrement dit, le monde doit donner aux filles et aux femmes des moyens d’agir. Or, les salles de classe sont les endroits par excellence où les personnes qui s’identifient comme femmes ou filles peuvent trouver leur voix et leur pouvoir, et s’en servir, comme l’organisation Women Deliver les presse de le faire, pour changer les choses.

Voilà pourquoi la FCE/CTF est fière de lancer le projet Simameni, qui vise à améliorer l’éducation des filles en Ouganda. Mené dans le cadre d’un partenariat conclu avec le Uganda National Teachers’ Union (UNATU), le projet Simameni (« se tenir debout » en swahili) a pour but non seulement d’améliorer les conditions d’apprentissage des filles dans les écoles secondaires, mais également de faciliter l’accès à une éducation publique de qualité, financée par l’État et d’accroître la participation scolaire et le nombre d’élèves qui terminent leur scolarité. Le gouvernement canadien s’est engagé à verser au total 1,9 million de dollars sur cinq ans pour appuyer le projet.

Bien que le projet Simameni soit coordonné par l’équipe de la FCE/CTF à Ottawa, le travail en Ouganda est mené par le UNATU, qui mobilisera le personnel enseignant, les familles et la communauté afin que l’éducation et les écoles soient meilleures et plus sûres pour les filles.

De telles initiatives nous rappellent constamment que le changement est possible, si grand ou si petit soit-il. Et ce genre de rappel est essentiel. Que nous prenions l’exemple de Greta Thunberg ou d’une fille ougandaise à qui on a donné la possibilité d’apprendre dans un environnement sûr et bienveillant, nous savons que, quand nous soutenons nos filles, il est possible de faire de grands progrès au-delà de la salle de classe, du village ou du pays. Nous, Canadiennes et Canadiens qui bénéficions de systèmes d’éducation publique solides, financés par l’État, devons donc continuer de paver la voie, ici et à l’étranger, pour montrer au monde ce qu’il est possible d’accomplir quand nous nous unissons en faveur du bien commun.

Shelley L. Morse est la présidente de la FCE/CTF.

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